“Saraghina?”

-MbhqU-9ogc

Il dormait, nous venions de faire l’amour, je ne trouvais pas le sommeil. Je me suis levée, me suis servi un verre, me suis assise au bord de la fenêtre. Je le regardais. Il était beau.J’essayai de deviner dans la pénombre ses traits, son cul offert à mes caresses, son visage apaisé, repus. Assise, un verre dans une main, une cigarette dans l’autre, je me demandais ce que deviendrait notre histoire qui venait de débuter. Il était une surprise, il commençait à faire partie de ma vie, l’air de rien. Au matin de notre première nuit, nous avions pris le bus ensemble. Il m’avait embrassé et dit « à tout à l’heure » tellement naturellement que je m’étais dit qu’il l’avait fait par habitude et que ce « à tout à l’heure » ne signifiait rien. Cependant, j’espérais un message, un appel, ce fut un message. Puis un autre rendez-vous, une autre nuit, d’autres messages. Assise dans la pénombre je me demandais c’était quoi une histoire d’amour ? J essayais de me souvenir à quoi cela ressemblait. Cela est tellement loin. Il s’était fait une place chez moi en si peu de temps, quelques affaires à la maison, des messages lorsque nous n’étions pas ensemble, des musiques, des photos… Mais moi au fond de la nuit, je me demandais si cela me rendrait heureuse, si j’étais encore faite pour ça, s’il ferait mon bonheur ou mon malheur. Longtemps je me suis dit, construis toi, fais ta vie le reste on s’en fout. Puis E. est arrivé, il m’a fait revivre, a réveillé l’énergie qu’il y avait en moi, mon énergie de femme, celle qui fait vivre ,celle qui me fait donner du plaisir et recevoir du plaisir, celle qui me rend consciente de mon corps, mon désir, mon cœur, mes sentiments. Celle qui me fait rayonner malgré la merde, malgré le temps qui passe et qui m’éprouve. Je me suis demandée si ce nouveau bonheur qui me tendait les bras me ferait renoncer. Dois je renoncer pour vivre un bonheur ? Une amie m’a dit si tu veux que ça tienne “ferme là, ne lui raconte pas les autres, ne dit rien de tes écrits”. Dois je renoncer à une partie de moi pour vivre cette histoire ? Dois je renoncer à ceux à qui je tiens ? Je ne me vois pas renoncer à E. il restera mon jardin secret, mon talisman, ça j’en suis certaine. Je lui ai dit par boutade que même lorsque j’aurais 70 ans et lui 80 ans il m’exciterait. Et j’y crois. Je ne suis pas certaine de beaucoup de choses mais de celle-ci oui. Cette nuit là je me suis demandée si c’était mon cœur ou mon corps qui parlait. Si cet attachement était dû au plaisir que tu me donnais et que je te donnais ou était ce fameux truc indéfinissable ?
Alors, pour éprouver mes sentiments pour toi, qui venait de débarquer dans ma vie, je suis allée dans des bras inconnus. J’y ai trouvé de l’adrénaline due à la situation. Mais je n’y ai pas trouvé l’apaisement, la fluidité de nos corps, l’intensité de nos parties. Je n’avais qu’une envie c’était être dans tes bras. J’y ai trouvé du chaos, de l’agitation, ce que j’étais venu chercher certainement.

MXXXa,

J ai essayé d’autres bras
Pour éprouver mes sentiments
D’autres bras pour me questionner
Quel sentiment ai-je pour toi?
Avec lui je pensais à toi
A tes caresses, si douces
A notre façon de faire l’amour
Calme et intense
Toi si sûr de toi
Moi si avide de toi
c’est une musique dont nous connaissons la partitions
jouer avec d’autres bien des fois
mais la nôtre comporte quelques échappées, quelques improvisations
une Jam session fluide.
Avec lui c’était agité, chaotique.
Mais je suis un animal à apprivoiser
On ne me dresse pas.
J’ai voulu savoir jusqu’où je pouvais aller
m’éprouver
J’y suis allé, j’ai vu
Je me suis endormie en rêvant d’être dans tes bras. J aimerais tellement que tu sois là.
Mais cette lettre, MXXa, je la garderai pour moi
et ne l’enverrai pas
tu ne comprendrais pas je crois?

A.

Caramel au beurre salé

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C’est la première fois que j’entends ce prénom, je lui ai demandé d’où ça venait. Ce vendredi je devais prendre mon train, comme tous les vendredis depuis des mois. Il m’avait proposé de le voir, même 10 minutes avant d’embarquer. Cela risquait d’être le date le plus court de l’histoire. Cette idée m’a amusé, j’ai accepté. Je lui ai posé beaucoup de questions certainement pour éviter de parler de moi.

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