Petit exercice

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Il se promenait tous les jours face à la mer, une balade vivifiante qu’il effectuait tous les matins pour terminer de se réveiller. Il aimait cette fraîcheur, l’odeur de l’iode, des algues, sentir l’humidité sur son visage.
Plus l’année avançait, plus les parfums changeaient et il y a une saison qu’il détestait, c’était l’été. Il émanait des algues stagnantes une odeur de Putréfiée à laquelle se mêlait celles des poubelles chaudes au matin, puis la foule qui se pressait armé de parasols sentant le monoï bon marché, la mayonnaise éventée des sandwich et les effluves de friture du kiosque qui dès le matin s’apprêtait à nourrir la foule.
S’il y a bien une saison qu’il ne pouvait pas sentir,c’est la plage en été.
Un matin, alors qu’il maugréait contre la saison, les gens, la chaleur écrasante et toutes les odeurs associées à la foule de la plage, il la vit. Elle se tortillait, les deux mains sous sa jupe pour enlever ce qu’il devinait être sa culotte, grande brune ronde, il ne vit qu’elle. Il décida de descendre à la plage et s’installer à côté d’elle, il remarqua son maquillage et sentit son parfum, il se demandait « mais qui se maquille et se parfume pour aller à la plage ? » Elle avait terminé ses déhanchements et portait désormais son maillot. Cette odeur l’avait replongé dans son adolescence et l’attisait à nouveau. Il lui fallait désormais sentir sa peau, c’en était trop.
Elle arrive en retard au rendez-vous, c’est l’été elle se présente à lui en sueur, son parfum à base de tubéreuses envahit la pièce, il fait chaud aussi dans cette chambre. Sa peau sent l’été, tu sais cette odeur indescriptible lorsque la peau a chauffé au rayon du soleil et tu poses ton nez sur ton bras, une odeur chaude confortable rassurante qui te dit que l’été est là.
La veille, lorsqu’ils se sont dit au revoir, elle avait humé son cou et désormais dans cette chambre elle avait tout le temps de le sentir et comprendre son odeur faite de vétiver et de savon, il sent le propre alors qu’elle est un mélange de parfum, de transpiration, de chaleur.

photo Tadao Cern

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La timidité botanique

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Je lui ai envoyé un article lu le matin au sujet de la timidité botanique, un phénomène poétique que je ne connaissais pas, certaines essences d’arbres maintiennent entre elles une distance, à voir de dessous cela ressemble à des labyrinthes séparés par une ligne bleue, les branches maîtresses ne se touchent pas, cela permet à la lumière de pénétrer dans les sous bois et éviter la propagation des maladies d’un individu à un autre enfin, c’est ce que certains scientifiques ont émis comme hypothèse car cela reste mystérieux.
Aussi mystérieux que nos deux corps qui se sont évités, frôlés, rapprochés, contournés,

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