“Yes it was about time”

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Une des œuvres s’appelle « Saviv Saviv » cela signifie « autour autour » en hébreux, on le traduit par « tout autour » en français. Saviv Saviv répété plusieurs fois devient Aviv Aviv, cela signifie printemps. Mes connaissances en hébreux étant nul, ainsi que mes connaissances sur l’œuvre de Carole Benzaken, je n’aurais pas pu comprendre tout cela sans l’aide du guide. J’étais entré au carré Sainte Anne ce dimanche après-midi pour me réfugier un peu, j’aime cet endroit depuis longtemps, le calme y règne là-bas, un endroit saint présentant du profane bien souvent. Et depuis ce premier baisé échangé avec E. sous les arches d’ogive, cet endroit a une toute autre saveur.

J’ai pris en cours la présentation du triptyque, je n’étais pas certaine de rester, il y avait tant de monde. Il a parlé d’Ezéchiel 37, d’os à qui on redonnait la vie, cela m’a suffi à me décider d’écouter. J’ai pensé à mon propre printemps, à ce nouveau cycle que je sens arriver sans vraiment savoir de quoi il sera fait. « L’humanité est plus forte que la mort. » Je dois laisser les morts avec les morts, les vivants avec les vivants, je dois dire au revoir à la mort, la laisser partir et revenir quand mon heure sera venue et saluer la vie devant moi, saluer l’envie que j’ai de créer, d’aimer, de fonder.
Nous nous sommes vus la veille. Juste quelques minutes, juste un instant volé à sa vie et à la mienne. Une surprise, une improvisation comme souvent entre nous. « Dans la même ville au même moment, c’est une éclipse !» J’ironisais la veille, lors de nos échanges, mais pas tant que ça. Il y a de l’ordre de l’éclipse, nous nous rencontrons rarement et il est le soleil, je suis la lune, l’élément mâle et l’élément femelle, il est aussi lumineux et sombre que je suis floue et changeante. Il n’y a pas si longtemps nous étions dans la même ville, mais il avait refusé de me voir. Mon histoire avec M. l’inquiétait. Une inquiétude sanitaire, prenions-nous toutes les précautions lorsque nous baisions ? Une inquiétude au sujet de la confiance que j’accordais à M. Et d’autres choses aussi,  que j’ai compris à demi mot,  donc pas tout à fait. Nous avions eu des échanges inhabituels, loin du léger et érotique. C’était confus, brusque, pas cohérent. J’en sortais désorientée, triste, confuse, heureuse, bref du grand n’importe quoi. Tout se mélangeait avec la période anniversaire de la mort de ma mère, trop d’émotions pour moi. Notre jeu nous dépasse. Mes récits au sujet de mes autres amants nous perturbent plus que voulu ? Cela a soulevé un tas de questions en moi « et si je continue  à voir M. aurais-je encore de la place pour E. ? et si je dois renoncer à lui pour vivre une relation suivie, pourrais-je le faire ? etc. » Et nous connaissons la réponse : non. Alors j’ai décidé de ne voir personne quelque temps. J’ai sondé mon cœur, mon cul, mon con, et ils me disent que E. m’a. Il m’a comme dans il m’a eu, comme dans t’es foutu. Ils me disent que M. est un divertissement mais que je n’y vois plus d’intérêt et son dernier message a fini de me convaincre, je lui annonçais que nous n’allions pas nous voir pendant un temps car j’allais être occupé avec ma fille et mes écrits, et il m’a répondu « je pourrai avoir quelques plans de ton booty ? » J’ai ri et lui ai répondu que j’étais contente de savoir que mon cul allait lui manquer mais ” la personne autour est pas mal aussi tu sais” . J’avais terriblement envie de voir E. même quelques minutes, je les voulais et lui aussi.

Un sourire lumineux à mon arrivée.
Qui me fait toujours de l’effet.
Des gestes adroits pour me déshabiller, me pencher sur le canapé.
C’était fort, animal, sale.
Il m’a pris le cul comme il prend ma chatte.
Il m’a pris le cul car nous le voulions, car il est le seul qui le prend.
J’ai pleuré alors que je jouissais.
Le souffle coupé , le râle animal.
Puis ce fut doux, sous le jet de l’eau, sa main.
Sa main le long de mon dos, sur mes fesses qui effaçait les traces de cet échange brusque, confus et heureux.
Des baisers doux, des caresses, sa main sur mon cœur.
Je l’ai pris dans mes bras l’ai serré fort.
Ma tête sur son épaule
Nous nous sommes respirés.
Je crois bien que c’est la première fois, je ne sais plus.
Et des regards longs et silencieux
Comme une première rencontre.
Qui est tu, que veux-tu ?
Je ne sais plus.
Je suis avec lui et je fonds.

Il était une parenthèse, je n’arrive plus à la fermer, je souhaite que cette phrase ne s’arrête jamais.
Alors tu viens, on baise ? J’ai terriblement envie de ton âme.

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